Participation de la délégation du Niger à la 29ème édition du Festival Panafricain de Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Le S.G du ministère et le D.G du CNCN

Le Festival panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou est le plus grand festival cinématographique en Afrique. Il est un lieu de donner et de recevoir, de compétition, de lobbying et de diplomatie cinématographique à travers des conventions, des concertations et de financement des projets. La 29ème édition du FESPACO s’est tenue du 21 février au 1 er mars 2025 et a enregistré la participation de 53 pays, l’accréditation de 13500 festivaliers dont 3500 professionnels, 2000 journalistes et 625 projections de films sur 12 sites.

Le Niger a participé avec une délégation conduite par le Secrétaire Général du Ministère de la Jeunesse, de la Culture, des Arts et des Sports, Monsieur Abdoulaye Mouhamadou. Cette délégation est composée des cadres du ministère, des professionnels du cinéma et d’autres artistes.

Le Niger, le Mali et le Burkina Faso se sont entendu pour mettre en place un stand commun au MICA, symbole d’unité sahélienne. Ce stand a permis de mutualiser les efforts, valoriser et promouvoir le cinéma sahélien, renforcer la visibilité internationale de la production cinématographique des pays de l’AES, et attirer des partenaires stratégiques pour le développement de coproductions et la diffusion de films.

On note à ce niveau l’absence de médias publics nigériens pour la couverture de l’évènement. Une mention spéciale aux journalistes Adama Dawaki du Studio Kalangou, Zeinabou Assane et Hainikoye Wali qui ont assuré la couverture des activités de la délégation sans frais.

Il faut aussi noter que l’association ATC Média Service a occupé et animé un stand qui a donné de la visibilité au cinéma nigérien et la promotion du projet Afrique C’nous, un projet impliquant les acteurs de la sous-région.

La délégation du Niger a participé à l’évènement Celebrities Days qui a vu deux (2) de nos compatriotes nominées et récompensées par des trophées. Il s’agit de Rakiya Moussa Poussy, talentueuse actrice nigérienne et Amina Abdoulaye Mamani, productrice/réalisatrice. Cette distinction récompense les efforts que les deux femmes ont consentis ces dernières années dans le domaine cinématographique.

Le Niger a pris part, à la table-ronde sur le marché du cinéma dans l’espace AES, enjeux, défis et perspectives, par l’entremise du Dr Youssoufa Halidou. Cela a permis de faire le tour de la question et de formuler des recommandations, notamment l’amélioration de dispositifs de formation et de renforcement des capacités, la nécessité de faire la promotion de notre culture et l’impérieuse nécessité de mettre en place un fonds d’appui à l’industrie cinématographique dans l’espace AES.

Par l’entremise de M. Boka Abdoulaye, le Niger a participé à la Conférence sur le thème ; « Cinéma et promotion des valeurs socioculturelles : cas de la parenté à plaisanterie dans l’espace AES. Les conférenciers ont non seulement expliqué la manifestation et les rôles de cette pratique, mais aussi explorer comment prendre en compte celle-ci dans les productions cinématographiques et audiovisuelles de l’espace AES en vue de construire une paix durable.

Le FESPACO est un lieu d’apprentissage par excellence à travers des ateliers de formation. Ainsi, l’étudiant Mounkaila Abdoul aziz a participé à l’atelier Yennenga en vue de renforcer ses capacités cinématographiques. Cette formation était également une occasion de rencontrer en tête-à-tête des réalisateurs et producteurs africains de renom, d’échanger avec eux, d’écouter leurs vécus en termes de défis et d’engagement pour s’en inspirer. Les bénéficiaires de cette formation passeront au Yennenga coproduction au prochain FESPACO et auront l’occasion de faire le pitch de leurs projets devant des partenaires.

Dans le cadre de Yennenga Coproduction, Mlle Sakina Saidou, productrice nigérienne, a présenté un projet de coproduction avec un réalisateur malien intitulé « En attendant la récolte ».

Ce projet prometteur a été largement salué par l’assistance, et au vu de sa pertinence, trois (3) partenaires se sont intéressés pour rejoindre la production.

D’autre part, la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC) a organisé un atelier de formation en critique cinématographique. Cet atelier a été coordonné par Dr Youssoufa Halidou et animé par Monsieur Souley Moutari, tous Critiques cinéma nigériens. A cet effet, Mlle Zeynabou Hassan Moumouni, une étudiante en Master journalisme à l’ESSCOM y a pris part.

En marge de cette édition du FESPACO a lieu l’Assemblée Générale élective de la Fédération Panafricaine des Ciné-Cubs (FePAC) où notre compatriote Dr Youssoufa Halidou Harouna est élu Secrétaire Général pour un mandat de trois (3) ans

Les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel ont poursuivi le processus d’harmonisation et de finalisation du document de convention de partenariat pour aboutir à la création de la Confédération du Cinéma et de l’Audiovisuel de l’AES (CCA-AES). Cette convention s’opère dans les domaines suivants :

  • Production/Coproduction (résidence, coproduction, financement) ;
  • Formation et renforcement des capacités (ateliers, séminaires, échange d’experts) ;
  • Distribution et promotion (festival tournant, plateforme numérique, télévisions, etc.) ;
  • Exploitation et infrastructures (accès aux salles de projection, infrastructures audiovisuelles, réhabilitation d’existants) ;
  • Soutien institutionnel (plaidoyer commun, harmonisation du cadre règlementaire et les politiques culturelles

La Convention a été signée le 27 février 2025 au niveau du Stand AES sis au Marché International du Cinéma et de l’Audiovisuel (MICA).

La Fédération Panafricaine des Festivals du Cinéma et de l’Audiovisuel a organisé un atelier de validation des documents programmatiques qui orienteront leurs activités à moyen terme. Il s’agit du Plan stratégique (2025-2030) et de son plan d’action. La participation à cette activité a permis de s’approprier des contenus, les assimiler en vue d’une meilleure exécution.

Les autorités Burkinabè ont procédé à la décoration des personnes qui ont apporté un plus au cinéma africain. Ainsi, Monsieur Harouna Niandou, un des premiers critiques du cinéma africain a été élevé au grade d’Officier dans l’Ordre du Mérite, des Arts, des Lettres et de la Communication avec agrafe Cinématographique. Par ce geste, c’est tout le Niger qui est honoré.

Les professionnels nigériens ayant pris part aux jurys à l’occasion de la 29ème édition du FESPACO sont :

  • Harouna Niandou, Président du Jury « Prix Spécial du Conseil de l’Entente
  • Dr Youssoufa Halidou, Président du Jury Officiel « Semaine de la Critique » ;
  • Moussa Hamadou Djingarey, Président du Jury court métrage « Prix Spécial UEMOA »
  • Amina Abdoulaye Mamani, Membre du Jury Officiel « Films d’Ecoles ».

Ces nominations de professionnels nigériens dans les différents jurys cités témoignent de la reconnaissance de leurs talents, de leur professionnalisme et de leur valeur intrinsèque.

La rencontre avec le Directeur Général du Fonds d’appui à l’industrie cinématographique du Mali a permis d’échanger sur la nature du fonds, ses modalités de fonctionnement et d’attribution. Au sortir des échanges, il a été annoncé qu’un appel à candidature sera lancé incessamment et auquel les cinéastes des pays de l’AES peuvent soumissionner. Le fonds Malien est donc ouvert à l’espace AES. D’autre part, des rencontres se sont également déroulées avec les Directeurs Généraux du Centre en charge de la cinématographie de la République de Guinée et de la République de Côte d’Ivoire ainsi qu’une entrepreneure qui investit dans les infrastructures cinématographiques (Salles de cinéma). Des contacts ont été pris également avec M. Aboubacar, Secrétaire Général de la Fédération Panafricaine des Cinéastes (FEPACI) en vue d’une collaboration fructueuse.

Le FESPACO a organisé un Colloque scientifique international sur le thème : « Cinémas d’Afrique et identités culturelles ». Ce colloque a permis d’édifier l’assistance sur les problématiques identitaires, la formation, l’ancrage culturel et la souveraineté cinématographique du continent. Il s’agit donc d’allier la recherche et la création afin de nourrir la nouvelle dynamique centrée sur la promotion de l’identité culturelle africaine, la déconstruction et le changement du narratif sur l’Afrique et sa culture.

A cette occasion, Dr Youssoufa Halidou Harouna a coprésenté avec Dr Candide Achille Kouawo une communication intitulée « Formation cinématographique et identité : quels programmes dans les écoles de la sous-région ouest-africaine ?».

En marge de cette édition, une visite a été effectuée à la maison de Production « Diam Production ». Une visite facilitée par la Productrice/réalisatrice nigérienne Amina Abdoulaye Mamani, qui travaille dans cette entreprise. Cette visite guidée a permis à la délégation de découvrir les matériels techniques de dernière génération en termes de production et de postproduction. Le promoteur, qui est lauréat de 4 prix spéciaux au FESPACO2025, a assuré la délégation de sa disponibilité pour une éventuelle collaboration dans la formation et la postproduction.

Les concours de Slam d’Or FESPACO est un évènement connexe au FESPACO. Le Niger était finaliste malheureux à l’édition précédente. Pour cette édition, la nigérienne Fadila Ali Youssoufa a remporté ce concours en mettant fin aux trois précédentes victoires des autres éditions du Burkina Faso. Et, en marge de l’évènement, le point focal du Niger, Mlle Nafissa Inoussa Saouna a animé l’activité Slam-ciné avec des enfants et des séances de contes du terroir.

Malgré le fait que le Niger n’a pas des films en compétition sur les différentes catégories (fiction, documentaire, films d’école, etc.) à part l’animation, la 29ème édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO) a été une école pour la délégation du Niger. Elle a permis entre autres de :

– D’échanger avec les structures en charge du cinéma pour amorcer des actions communes visant à développer ce secteur ;

– Mettre les associations faitières au cœur du changement de paradigme.

– Former les jeunes cinéastes dans les domaines de la production/ coproduction, critique du cinéma ;

– Participer et diriger des jurys ;

– Consacrer certaines étoiles du cinéma nigériens à travers des trophées et décoration ;

– S’imprégner de l’organisation en prélude à la Semaine Nationale du Cinéma et de l’Audiovisuel. En outre, le Niger capitalise cette expérience pour se préparer à l’échéance prochaine.

Au vu de ce qui précède, nous recommandons :

– La mise en place d’un fonds d’appui à l’industrie cinématographique ;

– L’amélioration de dispositif de formation aux métiers du cinéma, en s’appuyant sur l’expérience du Burkina Faso, du Mali et d’autres pays partenaires ;

– Renforcer le studio de postproduction au Centre National de la Cinématographie du Niger.

HAMISSOU MAHAMAN KAMINOU

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*